Baur

Gestes d'asie

De la calligraphie à l'imprimerie

9 juillet 2004 - 17 octobre 2004

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L’exposition invite à la découverte de l’univers du lettré en Asie de l’Est au travers d’estampes, de peintures sur éventail et sur rouleau, de calligraphies, de livres, d’estampages et d’objets d’écriture en céramique ou en laque. Peindre, calligraphier ou estamper résultent de l’action conjuguée de la main, du pinceau et de l’encre, qui va convertir le geste de l’artiste en une forme.

La calligraphie apparaît lorsque le style devient moyen d’expression. L’art de la calligraphie en Asie a toujours suscité un sentiment de fascination aux yeux du public occidental. Pour désigner la discipline, les Chinois utilisent le terme shufa qui signifie « art de tracer », tandis que les Japonais parlent de shôdo, « voie de l’écriture », celle par laquelle on parvient à la sagesse.

Le caractère est à la fois un geste et une forme. Savoir écrire un caractère, c’est apprendre à exécuter une suite de gestes dans un ordre prescrit par un certain nombre de règles. Divers manuels de calligraphie anciens, montrés dans l’exposition, présentent le sujet sous son aspect à la fois technique et esthétique, théorique et pratique ainsi que des exemples de composition. Pour chaque style sont donnés une analyse des traits de base et des compositions, des règles et astuces pour bien écrire au pinceau, ainsi que des directives et conseils.

Avant la découverte de l’imprimerie, le seul moyen de diffusion des œuvres calligraphiques et picturales fut la gravure et l’estampage sur pierre. Ces stèles témoignent de l’importance du support lapidaire dans la tradition extrême-orientale. Représentations de poètes, de compositions florales et de vues célèbres témoignent de cet art dans l’exposition.

Une nouvelle étape est franchie avec l’imprimerie, née des besoins du prosélytisme bouddhique. Le livre imprimé entre dès lors dans la vie économique et intellectuelle de la Chine. Les plus remarquables xylographies à blocs multiples apparaissent au XVIIe siècle. Le Recueil de peintures du Studio des dix bambous, dont l’exposition présente trois estampes, connaît un immense succès et est estimé à l’égal de la peinture.

Le lettré dans son cabinet de travail va s’entourer d’objets d’écriture, minutieusement choisis tant pour leur usage pratique qu’en raison de leur valeur symbolique. A portée de main, le pot à pinceau et la pierre à encre. L’encre, qui peut être en forme de bâton ou de pain d’aspects divers, porte le titre prestigieux de « préfet du parfum sombre ». C’est le pinceau, « magistrat des pointes », qui captera les formes sur l’humble papier, « chef du district des mûriers ». Pose-pinceau-montagne, lave-pinceaux, godets à eau, boîtes à encre de sceau et sceaux complètent la panoplie. L’exposition en présente des exemples de différentes époques.