Baur

Le bleu des mers

Dialogues entre la Chine, la Perse et l'Europe

23 novembre 2017 - 25 février 2018

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Inscrite dans le courant d’intérêt qui se développe pour les relations entre l’Extrême-Orient, l’Asie et l’Europe, l’exposition revient sur l’exportation de la porcelaine chinoise bleu et blanc dont le commerce se démocratisa au XVIIe siècle avec la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Ce siècle est connu pour être un véritable Âge d’or aux Pays-Bas. Grâce à sa réussite sur la route des Indes, la jeune République des Provinces Unies devint l’une des puissances commerciales les plus importantes d’Europe. Par sa tolérance de pensée, elle attira également nombre de personnalités, des écrivains, des penseurs, des savants qui créèrent un foyer culturel où purent s’épanouir les arts et les lettres. La bourgeoisie des négociants, enrichie du commerce maritime vers les Indes, fut le principal commanditaire d’œuvres d’art et acheteur de curiosités exotiques. Ce commerce avec l’Orient eut naturellement un effet sur la vie et l’art dans les provinces unies. Les porcelaines chinoises, en particulier, ont exercé une profonde influence sur la culture néerlandaise et l’aménagement des intérieurs. Elles entrèrent également dans les peintures de nature morte ou Vanités, où elles devenaient symbole d’une certaine prospérité. Ces tableaux nous révèlent ainsi l’utilisation de cette précieuse vaisselle et son impact dans la vie quotidienne.

Lorsque l’approvisionnement en porcelaines diminua drastiquement en raison des troubles politiques en Chine à la fin de la dynastie Ming (1368-1644), notamment la guerre civile qui sévit dans ce pays entre 1644 et 1647, les céramiques chinoises furent momentanément remplacées par des copies japonaises et perses. Depuis des siècles, la Perse importait en effet cette vaisselle de Chine, vaisselle qui avait inspiré les potiers et les peintres de miniatures.

Le visiteur aura l’occasion de découvrir, au fil des salles, une mise en regard des peintures de natures mortes figurant des porcelaines bleu et blanc - si prisées par une Europe en expansion et en quête d’exotisme - face aux porcelaines qui les ont inspirées, leurs copies en faïence perse et des miniatures du monde de l’Islam avec des représentations de céramiques.

Dans un dialogue transculturel avec les collections de la Fondation Baur et en particulier les céramiques d’exportation de la donation de Thérèse et John-D. Blum reçue en 2002 ainsi que du legs de l’ambassadeur et Mme Charles Müller accepté en 2004, le visiteur pourra admirer de nombreuses et précieuses œuvres provenant de partenaires européens. Nous avons en effet le plaisir d’accueillir des peintures des musées des Beaux-Arts de Besançon, Chambéry, Cherbourg, Lille, du musée du Prado à Madrid, du musée Rietberg et du Kunsthaus à Zurich, du MAH et du Cabinet d’arts graphiques et de la Galerie De Jonckheere à Genève, ainsi que des céramiques du musée Ariana à Genève, du Victoria and Albert Museum à Londres, des musées Guimet et des Arts décoratifs à Paris et de collections privées. 

Exposition réalisée avec le soutien d’une fondation privée genevoise et de De Jonckheere, Genève - Monaco

Commissariat de l’exposition : Monique Crick
Commissaire invitée : Yolande Crowe
Scénographie : Nicole Gérard
Auteurs du catalogue : Monique Crick, Yolande Crowe et Alice Frech