Baur

PHILIPPE LAMBERCY

Un artiste engagé (1919-2006)

12 septembre 2013 - 20 octobre 2013

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Réalisée en collaboration avec Elisabeth Lambercy et sa famille, cette exposition, inscrite dans le cadre du 13e Parcours Céramique Carougeois, présente une rétrospective du travail de Philippe Lambercy, des années 1950 aux années 2000. Pionnier de la recherche en Suisse, l’artiste a développé une approche rigoureuse du métier de céramiste. En charge de la section céramique de l’Ecole des Arts décoratifs de Genève de 1952 à 1979, il s’est employé à révolutionner la conception et l'enseignement de la céramique en la libérant de ses contraintes utilitaires. Après l’installation de son atelier en 1957 à Confignon près de Genève, Lambercy s’est consacré au tournage et à l’investigation des émaux de haute température jusqu’en 1963. La même année, grâce à l’exécution de bas-reliefs muraux en grès émaillé sur des bâtiments publics et privés, il découvre la mobilité de la plaque d’argile. Mais ce n’est que progressivement que le céramiste abandonne la création de récipients voire d’objets utiles. Il se met à développer, entre 1965 et fin 1970, de grands récipients montés en plaques sur base rectangulaire, carrée ou elliptique. Dès lors, le travail de Philippe Lambercy est concentré autour de la communication de l’espace intérieur de l’objet avec son environnement. Cela signifie pour lui de quitter le récipient, et ouvrir la voie à la « plastique céramique ». A partir de 1990, l’artiste crée des compositions dont les éléments sont placés librement dans l’espace autour d’un centre pressenti ou selon une trajectoire. Les années 2000 voient un profond changement. Philippe Lambercy crée de nombreux « volumes colorés », construits en creux et fermés, assemblés en couple, parfois en trilogie qui se caractérisent par des surfaces rigoureusement différenciées aux couleurs subtiles.

En ne suivant pas un ordre chronologique mais, en associant des pièces produites à différentes périodes, l’exposition illustre la remarquable cohérence de l’œuvre de Philippe Lambercy - de ses argiles décorées à ses compositions en grès. Des dessins, des aquarelles ainsi qu’un film ponctuent le parcours et invitent les visiteurs à découvrir les différentes étapes du travail de l’artiste.

En hommage aux recherches d’émaux effectuées par Daniel de Montmollin, grand ami de Philippe Lambercy, Jacques Kaufmann a réalisé une installation céramique exposée au 1er étage où l'émail des « pierres habitées » a mué pour « L'année du serpent ».

Commissaire de l’exposition: Monique Crick

Un Cahier du Contemporain, écrit par Elisabeth Lambercy et Michèle Baeriswyl, accompagne l’exposition.

Scénographie: Nicole Gérard